Mon corps est un gros menteur
J’ai passé le week-end avec le Polar, et c’est une expérience assez incroyable.
Tout d’abord, ce qui est incroyable, c’est le temps qu’il faut pour comprendre comment ça marche. Dans la série « usine à gaz » le RS200 se défend plutôt bien.
Une fois l’appareil à peu près maîtrisé , le reste est une plongée assez étonnante dans les relations entre la tête, le cœur et les jambes.
Le RS200 a un capteur fixé par une bande élastique que je place en travers de la poitrine et qui envoie les infos sur ma fréquence cardiaque. L’accéléromètre est coincé de façon assez astucieuse dans les lacets de mon pied droit et lui aussi envoie des infos sur la distance.
La montre mouline le tout et m'affiche une sorte de tableau de bord de ce qui se passe dans mon corps (mon coeur surtout).
Le premier truc qui m’a frappé avec cet attirail, c’est que je me mens beaucoup.
Je cours dans le bois de Saint-Cucufa, dont je fais deux tours, et le circuit est très varié, terre et asphalte et surtout montées et descentes. Il y a un paramètre que je n’avais pas pris en compte c’est la flemme. Lorsque j’étais en montée, j’étais très fatigué et en descente je pétais une forme olympique.
Je sais, ça paraît logique.
L’usage du RS200 m’a montré que derrière cette logique il y a le facteur flemme (qu’en terme scientifique on doit pouvoir traduire par l’influence du manque de détermination sur la vitesse atteinte, voire sur le fait d’avancer, lorsqu’elle est corrélée avec le relief).
En clair, au lieu de me fier à mon impression, je me suis astreint à me fier à la mesure, et le résultat est spectaculaire.
Ce week-end j’ai pu faire des choses dont j’étais incapable auparavant, comme par exemple enchaîner directement le deuxième tour à la fin du premier qui se termine par la côte de la route de Versailles, laquelle côté fait environ 500 m en pente très raide.
Avant, je m’arrêtais en bas de cette côte, j’attendais un temps pifométrique, puis je la grimpais pour la terminer à bout de souffle, à la suite de quoi je m’arrêtais quelques minutes avant d’attaquer le deuxième tour en marchant, puis de reprendre le trottinement quelques centaines de mètres plus loin.
Grâce au RS200 j’attaque ma côte dans la foulée et ensuite j’enchaîne directement avec le deuxième tour.
D’où vient ce miracle ? Il vient de ce qu’à courir en regardant la fréquence cardiaque au lieu de me fier à mes « j’suis crevé, j’suis crevé » je me suis aperçu de la chose suivante :
À 120 battements par minutes, je suis très relax, ça correspond à un trottinement léger
À 130 je suis aussi relax (je peux parler par exemple) mais ça va plus vite
Entre 130 et 140 ça accélère, mais c’est toujours cool
Entre 140 et 150 ça commence à aller vite j'ai du mal à parler
150 est la limite à partir de laquelle je commence à manquer de souffle.
Je peux aller jusqu’à 160 dans une montée courte, mais arrivé en haut, je dois marcher pour reprendre mon souffle.
Courir au Polar c’est exactement comme piloter une moto au compte-tours. Si je reste dans les 130-148/150, tout baigne, et ce, quel que soit le relief.
Mieux encore, je me suis aperçu que ce contrôle attentif de mon rythme cardiaque me permettait, et là c’est très fun, non seulement de savoir où j’en suis sur la base des chiffres que je viens de donner, mais plus étonnant, de prévoir ce qu’il va se passer.
Avec cet engin, je peux savoir que si je ne ralentis pas je vais être à court de souffle, ou au contraire, que je peux accélérer sans risque. Etonnante expérience.
Si je suis à 148 au milieu d’une côte, il est clair que je ne vais pas pouvoir arriver en haut. Si en revanche j’arrive à baisser le rythme cardiaque de quelques points, soit en ralentissant légèrement, soit en essayant de maîtriser la respiration, je vais passer la côte sans souci.
De l’autre côté l’accéléromètre permet d’avoir la vitesse, et ça aussi c’est une information intéressante, parce que tout l’enjeu pour moi en ce moment est de diminuer la fréquence cardiaque sans trop diminuer la vitesse (pour l’instant je n’ai pas encore trouvé de solution royale, j’essaie de jouer sur la longueur des pas).
Bref je suis enchanté de mon expérience course avec mesure, et c’est comme ça que j’arrive à enchaîner mes deux tours à une allure globale plus que correcte.
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